Accueillir et nourrir la divinité du Nouvel An
- Lehmann - Estampes japonaises XIXème siècle

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L'estampe de Fusatane présente une scène de la célèbre légende du Chushingura (Trésors des Loyaux Serviteurs), avec un jardin intérieur sous la neige, où sont présents des pins.

Le Pin joue un rôle majeur dans les activités du Nouvel An dans chaque foyer.
Il constitue l'élément principal du Kadomatsu, qui héberge devant chaque maison la divinité du Nouvel An, Toshigami.

Littéralement, Kadomatsu (門松) signifie le "Pin de la porte".
C'est un assemblage de Pin et de Bambou car le pin représente mille ans de vie et le bambou représente la promesse de vivre longtemps. Dans les temps anciens, on croyait que les dieux résidaient dans la cime des arbres, le kadomatsu sert donc de point de « résidence » à la divinité lorsqu’elle se rend dans un foyer.
La place de Kadomatsu dans un process ancestral bien réglé
Toshigami (littéralement "le dieu de l'année") visite toutes les maisons japonaises à l'occasion de Nouvel An.


En plus de l'héberger, il faut nourrir convenablement Toshigami avec une offrande appelée Kagami mochi (littéralement gâteau de riz-miroir).

Le nom Kagami mochi provient de sa ressemblance avec un des attributs sacrés de la famille impériale, le miroir rond en bronze. Les miroirs étaient considérés comme la frontière entre ce monde et l'au-delà.

Trois éléments composent les attributs sacrés de la Maison Impériale :
Le joyau incurvé
la miroir en bronze
l'épée
Dans les offrandes religieuses, le joyau incurvé est symbolisé par une orange et l'épée par un kaki.
Pour offrir ces Kagami mochi à Toshigami il est indispensable d'installer dans le foyer une étagère appelée Toshikamidana (autel du Nouvel An).

Accueillir Toshigami impose donc de respecter un process strict et de mettre en place les éléments indispensables.
Origine de la place du Pin dans les cérémonies de Nouvel An
Les pins, grands conifères à feuilles persistantes restent luxuriants même en hiver. Ils sont un symbole de vitalité, de longévité, de prospérité.
Durant l'époque Heian (IXème au XIIème siècle), une cérémonie appelée « komatsuhiki » (arrachage de petits pins) était organisée à la Cour impériale. Il s'agissait d'un passe-temps pour les aristocrates qui, le jour de l'an déracinaient un petit pin.

Dans la région de Kyoto-Osaka, le pin est arraché avec ses racines et il est exposé de part et d'autre des entrées de maison, enveloppé dans du papier washi blanc et orné de cordons rouges et dorés.

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