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Hottawara, à proximité de Yasukuni, sanctuaire du militarisme japonais

L'estampe de Hirokage présente une scène qui se déroule dans le coeur de Edo/Tokyo dans le quartier de Hottawara (actuellement Kuramae 3-19).



A moins de 4 kilomètres de l'endroit où se déroule cette scène humoristique, nnous allons découvrir le sanctuaire de Yasukuni.



Le sanctuaire de Yasukuni, construit en 1869, ne se distingue pas par son architecture qui est traditionnelle des sanctuaires Shinto, mais par sa fonction et les divinités qui y sont enchâssées. Ce sanctuaire est contemporain du sanctuaire Gokokuni présenté dans le Post sur Mariko.



1 - Symbole de la montée du militarisme japonais


Le sanctuaire Yasukuni (靖国神社) littéralement « le sanctuaire shinto du pays apaisé », été construit en 1869 pour rendre hommage aux Japonais « ayant donné leur vie au nom de l'empereur du Japon », à l'image du sanctuaire de Gokoku-jinja présenté dans le post sur Mariko.

L'importance du sanctuaire à la fin de la guerre est telle que les kamikazes partant pour des missions suicides se disaient souvent "rendez-vous à Yasukuni".

Dans l'enceinte du sanctuaire se trouve une statue d'un jeune Kamikaze.


Yasukuni-jinja rassemble les âmes de 2 466 532 morts pour les empereurs lors de conflits militaires. Ces morts relèvent principalement de la Seconde Guerre mondiale (2 133 915 personnes), puis de la guerre russo-japonaise (191 250 personnes).


En octobre 1945, l'Etat Major Allié (le Général Mc Arthur) souhaite démolir le sanctuaire Yasukuni, et construire un champ de courses de chiens (cynodrome).


Les autorités catholiques insistent sur le fait que le respect des morts à la guerre est un droit et un devoir de tous les citoyens dans le monde. Le projet de démolition est ainsi abandonné.


2 - La réhabilitation des criminels de guerre

En 1952, le Japon recouvre sa souveraineté, le ministère de la Justice restaure les droits civiques des criminels de guerre, et en 1953, un amendement les assimile aux personnes mortes pour la patrie.

En 1956, le Gouvernement et le sanctuaire de Yasukuni entament une discussion pour les inscrire sur le registre du sanctuaire, et en 1959, ces 1000 criminels de guerre sont "divinisés".


3 - Des âmes bien encombrantes


Ainsi parmi les âmes enchâssées à Yasukuni, et ces 1068 criminels de guerre condamnés après-guerre, 7 ont été condamnés à mort et 14 à la prison à vie.


Se trouvent le Premier Ministre pendant la guerre H Tojo (pendu en décembre 1948)


et le chef d'Etat Major de l'Armée, Y Umezu (condamné à la prison à vie, mort en prison en 1949).


On trouve également l'âme de Shiro Ishii, Chirugien Lieutenant Général de l'Armée Impériale.


Shiro Ishii a créé et dirigé l'Unité 731, en Manchourie en charge d'expérimentations humaines, de guerre biologique et bactériologique. Les expériences comprenaient des injections de maladies, des déshydratations contrôlées, des tests d'armes biologiques, des tests en chambre à pression hypobare, des vivisections, des prélèvements d'organes, des amputations et des tests d'armes standard.

Les sources américaines estiment à 200 000 les victimes de l'Unité 731 (580 000 pour les sources chinoises), dont 3 000 par vivisection.


Noter que lors de la capitulation du Japon pour ne laisser aucune trace, les bâtiments de l'Unité 731 ont été détruits par l'Armée Impériale et tous les prisonniers vivant à cet instant ont été éliminés.

Ishii n'a pas été poursuivi comme criminel de guerre, car il a négocié avec les Américains son impunité (et son non transfert aux Soviétiques) en échange de la fourniture de tous les résultats de ses expériences.


Dans un memo destiné à Washington, Mc Arthur écrit en mai 47 :

"des données supplémentaires, éventuellement des déclarations d'Ishii, peuvent probablement être obtenues en informant les Japonais impliqués que les informations seront conservées dans les canaux de renseignement et ne seront pas utilisées comme preuve de 'crimes de guerre'".


4) Statues de Cheval, pigeons voyageurs et chiens.


Dans le même temps, les autorités japonaises n'ont pas oublié de rendre hommage aux auxiliaires efficaces de l'armée que furent les chevaux, les chiens et les pigeons voyageurs, dont des statues sont installées dans l'enceinte du sanctuaire



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